Ce matin, j’ai suivi le modèle « touriste » d’un bipède.
Cela aurait pu être à Rome ou à Madrid, à Londres ou à Paris ; où tu veux, pourvu que ce soit dans un guide qui dit où il faut aller.
Mon bipède lisait le dépliant touristique qu’il tenait à la main.
Il marchait.
Et sa tête se levait après quelques instants de lecture.
Et il marchait.
Et il lisait pour savoir ce qu’il allait voir.
Et il levait la tête.
Et la lecture, et la tête, et les pas ; tout cela se succédait dans le même ordre.
Je l’ai suivi ainsi quelques dizaines de mètres.
Il « faisait », comme ils disent, ce lieu-là.
Après une nouvelle séquence, « lecture — tête — pas », mon bipède a trébuché contre un petit trottoir.
Le guide ne devait pas le mentionner…
Chesterton a écrit : « Le voyageur voit ce qu’il voit ; le touriste voit ce qu’il est venu voir. »
Vu, pour de vrai, à Lamalou-les-Bains, dans l’Hérault, le 29 avril 2023.
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