En descendant vers le moulin de Rodier, pour me dérouiller les articulations – je me suis inventé ce rituel qui me permet de mieux écrire, premier paradoxe -, j’ai vu le soleil se lever au nord-ouest.
Sur ma droite, côté cimetière et Villeret, vers l’est, il y avait de gros nuages de brouillards. C’était bouché.
Vers le nord-ouest, le soleil se vengeait ; la couverture nuageuse était beaucoup moins épaisse et la lumière arrivait à se frayer un passage par là.
Autre paradoxe, ce déplacement du point cardinal du lever du soleil.
Ce que je voyais était une « fakenew » et cela m’a amené à penser à la controverse – encore les Anciens et les Modernes – sur les comparaisons des avantages / intérêts / qualité entre le numérique et l’argentique.
La qualité des pellicules argentiques était de rendre, comme la monnaie d’une pièce, fidèlement au photographe la lumière qu’il avait vue par son œil. Et c’était assez bien réussi. Surtout quand le photographe savait jouer avec ses bains de développement.
Le numérique est un collecteur de pixels, les plus fins possible. Ensuite, le photographe joue avec ses pixels et leur fait dire quelque chose qu’il pourrait avoir vue.
Réconcilions ! L’argentique et le numérique donnent de la place à l’artiste.


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